Catégorie: Actualité
Date de publication: juin 27, 2024

Pensez-vous faire face aux ravageurs du cannabis?

Consultez notre guide sur l'identification et l'élimination naturelle et définitive des ravageurs du cannabis.

Que vous cultiviez du cannabis en intérieur ou en plein champ, il est important d'observer et de dépister les insectes et les acariens dans vos plantes. En effet, comme toute culture, le cannabis compte ses propres ennemis et, en tant que producteur, vous ferez un jour face aux ravageurs. Malheureusement, certains des ravageurs présentés ci-dessous sont capables de dévaster rapidement une culture si on ne les détecte pas à temps. Ils ne sont pas toujours faciles à repérer au début, mais avec le temps, vous apprendrez à reconnaître les signes révélateurs de leur présence, les dégâts qu'ils causent et les moyens nécessaires à lutter contre eux.

Quarantaine

La première étape pour obtenir une installation exempte de ravageurs est la mise en quarantaine des plantes dès leur arrivée. On doit inspecter à la réception toute plante entrant dans un bâtiment ou un espace de culture afin de déterminer si elle présente déjà les signes de la présence de ravageurs. Après l'inspection, on doit mettre les plantes en quarantaine pendant au moins deux semaines. La zone de quarantaine doit se trouver dans une pièce séparée des autres zones de production.

Dépistage

Lors de la période de quarantaine et par la suite, le dépistage constitue une intervention indispensable pour le producteur. On doit compter le nombre de ravageurs trouvé sur les pièges collants Horiver et effectuer des inspections visuelles toutes les semaines. Voici les raisons pour lesquelles le dépistage est si important :

  1. Les pièges Horiver vous permettent de déterminer quels insectes volants circulent parmi les plantes des mois ou des semaines avant de pouvoir détecter à l'œil nu les dommages ou les signes de la pression de ravageurs. Ces insectes volants comprennent les thrips, les aleurodes, les pucerons et les sciarides (mouches de terreaux/des rivages).
  2. Vous serez en mesure d'observer les tendances des populations de ravageurs. Elles vous permettront de déterminer si ces populations de ravageurs diminuent ou augmentent sur une période prolongée.
  3. Les inspections hebdomadaires des cultures vous permettront de déterminer où se trouvent les points chauds de l’infestation et de savoir si les ravageurs se répandent ou s’ils sont maîtrisés après l'introduction des agents de lutte biologique.
    • Au cours de ces inspections, il est important de vérifier activement le sol, les tiges et les feuilles, en les retournant. Il est important de retourner les feuilles, car la plupart des infestations de ravageurs commencent à se développer sur la surface inférieure des feuilles.

Ravageurs et produits de lutte biologique

Tétranyques

La plupart des acariens trouvés dans une culture de cannabis sont des tétranyques à deux points (Tetranychus urticae), bien qu'on risque de mal les identifier en raison des variations de couleur. Ces variations de couleur résultent principalement de la photopériode de floraison du cycle de culture du cannabis. Les variations de lumière incitent une partie de la population à prendre une couleur rouge/orange/pourpre et à entrer en diapause (hibernation). Un tétranyque à deux points qui n'est pas en diapause se distingue facilement par les deux grandes taches sombres qu'il porte sur le dos et par ses yeux rouges.

Repérer les tétranyques dans une culture de cannabis peut s'avérer difficile au début. Les infestations commencent généralement sur les plantes situées près des murs, des poteaux ou des portes. Les dégâts se présentent d'abord par de petites taches jaunes, qui se transforment rapidement en feuilles gravement endommagées et couvertes d'une grande quantité de toiles. La plante peut alors rapidement mourir en raison d'un déficit de photosynthèse.

Pour lutter contre les tétranyques dans les cultures de cannabis, on a recours à deux acariens prédateurs différents. Le premier est Neoseiulus californicus, commercialisé sous le nom de Spical. Spical convient mieux sous le format en sachet Ulti-Mite et en tant que traitement PRÉVENTIF. Les sachets libèrent lentement des acariens prédateurs dans la culture sur une période pouvant aller jusqu'à quatre semaines. Les acariens recherchent activement les tétranyques en se promenant parmi les plantes si elles se touchent et en se déplaçant sur le sol. Pour localiser leur proie, ils se servent des substances volatiles émises par la plante lorsqu’elle est atteinte par les tétranyques.

Le deuxième acarien prédateur auquel on a recours est Phytoseiulus persimilis, commercialisé sous le nom de Spidex. Il existe deux formulations de Spidex pour le traitement du cannabis : Spidex Vital et Spidex Red. La version Spidex Vital Plus convient le mieux comme traitement PRÉVENTIF ou CURATIF LÉGER, là où on recherche une action progressive et durable. La formulation Boost de Spidex Rouge convient le mieux comme traitement CURATIF, là où on a besoin d'une action rapide.

Remarque : Les sachets Spidex Boost ne constituent pas des sachets de reproduction, mais chaque sachet libère instantanément 100 acariens prédateurs dans la culture, tout en maintenant les plantes exemptes de matières de charge indésirables. Les acariens dans Spidex ne se nourrissent que de tétranyques, il faut donc qu'il y ait une population active de tétranyques dans la culture pour que ces acariens prédateurs puissent y survivre.

Thrips

On peut détecter les thrips sur les pièges Horiver bien avant que la culture ne soit endommagée. Toutefois, lors d'une inspection active des plantes, on peut observer sur les feuilles un aspect piqueté, des taches argentées résultant d'anciens prélèvements alimentaires et des excréments noirs (chiures). La raison la plus importante d'éliminer les thrips de votre espace de culture est l’effet des dommages indirects qu'ils occasionnent en agissant comme vecteurs de maladies en transmettant les virus d'une plante à l'autre.

95 % des thrips que l'on rencontre dans les cultures de cannabis appartiennent à une espèce courante : le thrips de l'oignon (Thrips tabaci).Ces espèces sont de couleur brun-jaune et mesurent entre 0,8 et 1,2 mm de long en moyenne.

Nous avons recours à plusieurs outils de biocontrôle pour lutter contre les thrips dans le cannabis en raison, notamment, de leur cycle biologique. On utilise le produit Swirski Ulti-Mite (Amblyseiulus swirskii) pour le traitement PRÉVENTIF ou CURATIF LÉGER des cultures.

Remarque : Les acariens prédateurs généralistes ne se nourrissent que des œufs et des thrips au premier stade larvaire. Il est donc préférable de les employer en association avec d'autres produits, notamment Thripor et Entomite.

Thripor comporte l'insecte prédateur Orius insidious.On le considère comme un prédateur généraliste ayant une préférence pour tous les stades actifs du thrips. Il réagit rapidement à tout mouvement, perce le corps du thrips avec ses pièces buccales et le consomme dans son intégralité.

La troisième et dernière solution possible est notre produit Entomite. Il comporte l'acarien prédateur terricole Stratiolaelaps scimitus.Cet auxiliaire de culture se nourrit des pupes de thrips se transformant dans le sol. La combinaison de ces trois produits permet de réduire rapidement sur quelques semaines la pression des thrips dans les cultures de cannabis.

Mouches sciarides (mouches de terreaux)

Les mouches sciarides adultes sont souvent gênantes et se remarquent facilement lorsqu'on travaille dans le substrat de culture. Ils mesurent 1 à 5 mm de long, sont gris-noir et possèdent de longues antennes. Ces mouches n'endommagent pas les plantes, mais leurs larves se nourrissent des racines. On peut identifier les larves dans le sol par leur capsule céphalique brun-noir. Elles sont également de forme cylindrique, de couleur blanc laiteux à opaque, et possèdent 12 segments corporels.

On peut traiter ce ravageur avec plusieurs produits de lutte biologique. Pour commencer, nous conseillons toujours de placer des pièges collants Horiver jaunes près du niveau du substrat, car ils permettent de capturer de grandes quantités de mouches sciarides adultes. L'élimination des adultes de votre culture diminuera le nombre d'œufs déposés, réduisant ainsi le nombre de larves qui se développent. Ces dernières peuvent alors être traitées par l'acarien prédateur terricole décrit ci-dessus : Stratiolaelaps scimitus (Entomite). Si vous constatez une forte infestation de larves de mouches sciarides, vous pouvez également les traiter avec Entonem (Steinernema feltiae). Entonem comporte une espèce de nématode qui, une fois appliqué, demeure inactif dans le substrat jusqu'à ce qu'une larve de mouche sciaride passe à proximité. Le nématode attaque alors sa proie en lui prenant en embuscade. Le traitement par Entonem s'avère plus efficace lorsqu'il est associé à Entomite.

Pucerons du cannabis

Les pucerons sont l'un des ravageurs les plus difficiles à traiter en culture de cannabis. En raison de leur temps de génération court et de leur taux de reproduction rapide, une population de pucerons peut vitement atteindre une taille importante. Dès sa naissance, chaque puceron se met à extraire la sève et à excréter du miellat, tout en introduisant des substances toxiques dans les plantes.

Les résultats de l'utilisation des auxiliaires de cultures au cours des dernières années sont variables. Nous vous conseillons donc de privilégier les méthodes qui vous permettront d'éviter que ce ravageur ne rentre dans vos cultures. On doit dépister les pucerons dans l'ensemble des installations et prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que les ouvriers ne les introduisent pas et ne les transfèrent pas d'une pièce à l'autre. En cas de détection de pucerons, on doit les identifier afin de prendre les mesures correctives appropriées, puis il est préférable d'éliminer tout le matériel infesté.

Les produits offrant une certaine efficacité contre les pucerons du cannabis sont les suivants :

  1. Aphipar–M
  2. Chrysopa

On peut employer ces produits comme traitement PRÉVENTIF ou CURATIF. Chaque produit doit être introduit tous les sept jours jusqu'à ce qu'on ne détecte plus de pucerons dans la culture.

Aphipar-M comporte la guêpe parasite Aphidius matricariae.Elles s'attaquent aux pucerons vivants en déposant ses œufs dans leur corps. Le puceron parasité meurt lentement et se transforme en une momie brun-grisâtre et coriace. La guêpe parasitoïde qui se développe à l'intérieur de la momie émerge deux ou trois semaines après que le puceron a été parasité. Le cycle se répète régulièrement et permet d'éliminer les pucerons de la culture.

Chrysopa agit d'une manière totalement différente, car il comporte Chrysoperla carnea, également connu sous le nom de « lion des pucerons ». Ces insectes recherchent leurs proies et les consomment en les saisissant par le bas et en leur injectant un liquide salivaire. Le liquide digère les tissus du ravageur, qui sont ensuite aspirés par le prédateur.

Pucerons des racines

Quant aux pucerons des racines, nous ne disposons pas encore d'un produit de lutte biologique capable de limiter adéquatement une population de ces ravageurs. En cas d'infestation de pucerons des racines, pour éviter qu'elle ne s'étende et ne se développe, il convient d'envelopper préventivement avec le « Reemay » les plantes de tout stade de développement. Ensuite, il faut procéder à un traitement curatif en arrosant avec Botanigard et en pulvérisant un savon insecticide tous les 4 à 7 jours.

Autres ravageurs

Le cannabis compte d'autres ravageurs, mais ils ne posent généralement pas de problème, surtout si l'on traite déjà les cultures de manière préventive contre les thrips et les tétranyques. Ces ravageurs comprennent les tarsonèmes, les acariens roux du chanvre et les aleurodes. La plupart des acariens prédateurs généralistes (Swriski — Amblyseius swirskii et ThripexNeoseiulus californicus) régleront la situation.

Conclusion

Les techniques présentées ci-dessus permettent aux producteurs de cannabis de se protéger contre une invasion d'insectes. La mise en quarantaine systématique des plantes, le dépistage dans les locaux et le traitement préventif à l'aide d'agents de lutte biologique constituent des mesures indispensables si vous ne voulez pas être confronté à une infestation majeure de ravageurs.